Bonjour cher lecteur,
Je te parlais dans mon article précédent de Sérum, livres de Henri Loevenbruck aux éditions J’ai Lu. La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, j’ai été attiré par le concept assez similaire au Walgänger de Jeff Balek : la série TV en livre. Le concept est simple : le livre, écrit comme un synopsis de série TV, ensuite développé pour le livre, est décliné en plusieurs épisodes. Chaque épisode est mené tambour battant, avec une « fin » mettant le lecteur dans l’attente de l’épisode suivant. De format court et soutenu, c’est une des nouvelles formes de lecture que le numérique a engendré : entre deux stations de métro, dans la salle d’attente de son médecin, des chapitres courts que l’on peut terminer rapidement.
Avec ce concept, J’ai Lu fait une belle tentative numérique, qui à mon sens, doit fonctionner.
Si on applique des règles commerciales adaptées à ce nouveau « format » de texte.
Lors de la sortie du premier épisode, ce qui accroche tout de suite, c’est le prix : 2,99€. Très bien lorsque le pendant papier est à 6€, c’est le genre de prix assez attractif pour générer l’achat impulsif sans aucun remord. Seulement voila, J’ai Lu, non nonobstant l’inutilité du geste, a mis un DRM sur l’eBook. Geste bien malheureux s’il en est, car le DRM va rebuter les acheteurs qui ont déjà goutté au DRM vicieux et capricieux, mais va attirer le regard réprobateur du pirate qui se fera un devoir de le partager. (à noter que son cœur balance à cause du petit prix, dixit les pirates interrogés).
Il aurait été intéressant de commencer par un premier épisode gratuit afin d’accrocher le chaland pour les 17 épisodes à suivre. En plus avec un titre comme Sérum et les connotations de piqure, drogue,…
Et voici que sort dernièrement l’épisode 2, toujours indisponible en Belgique sur certaines plateformes soit dit en passant. Et comme je pouvais m’y attendre, toujours un beau DRM, cher et inutile, Google t’apprendra combien il est facile de l’enlever…
La surprise, désagréable, vient du prix : on passe de 2,99€ à 4,99€ ! Là, la pilule devient plus difficile à avaler, car on est loin du concept série long terme où l’on doit accrocher le lecteur. À 5€, trop proche du prix du papier, on est revenu dans un prix trop élevé comme la plupart des éditeurs classiques le pratiquent.
On pourra argumenter qu’il y a de la musique gratuite, indisponible sur Apple, lisible uniquement sur AdobeDigitalEdition de l’autre côté, mais qui lit sur ADE… On pourra encore argumenter que c’est un inédit, certes, mais alors il ne fallait pas en faire un concept de série et lancer le premier à un prix attendu par le consommateur.
Je trouve très dommage qu’un éditeur comme J’ai Lu, avec un catalogue parfait pour le numérique, ne vienne pas tenter quelque chose de mieux que cette stratégie pourtant déjà décriée par les connaisseurs du numérique.
Un bon concept de livre malheureusement desservi par la stratégie de l’éditeur.
Que la puissance de l’eBook t’offre le monde.